Le caractère commercial du Salon se vérifie d'année en année, car à chaque fois l'argent coule à flots.
C'est dans un contexte morose du business des concessionnaires que s'est tenue la 17e édition du Salon international de l'automobile d'Alger (17e SIA); l'événement a pris fin, hier, à la Safex (Société algérienne des foires et exportations) où il s'est déroulé durant une dizaine de jours (12-22 mars).
Cette manifestation économique et commerciale majeure de par son importance, car classée immédiatement après la Foire internationale d'Alger (FIA), aura confirmé la tendance baissière du marché automobile en Algérie. L'affluence aura été tout juste moyenne et a contrasté avec celles enregistrées au cours des précédentes éditions.
Les différentes marques automobiles représentées en Algérie ont donc participé à ce rendez-vous des quatre roues sur fond d'une chute de la demande, une chute amorcée dès le dernier semestre de l'année 2013. Cette dernière a été marquée par des baisses de 30 à 50% des volumes des ventes, rappelle-t-on.
Les différentes formules d'acquisition de logements lancées par le gouvernement, les promotions immobilières, combinées à la fin des augmentations et des rappels versés en 2012 et dont a bénéficié un grand nombre de citoyens, semblent avoir impacté la demande des véhicules. L'on précise néanmoins que le marché des véhicules dans notre pays connaît une certaine maturité, du fait d'une large satisfaction de la demande. Conscients de cette réalité, les concessionnaires ont redoublé d'imagination en matière de marketing et ont consenti de substantielles remises sur les modèles qu'ils ont achalandés sur leurs stands respectifs. Ces ristournes ont atteint parfois les 350.000 DA.
Certes et à en croire les observateurs, le segment du haut de gamme semble être à l'abri de ce phénomène de recul de la demande, aussi, les ventes des berlines de luxe qu'elles soient allemandes, françaises, américaines ou coréennes...demeurent probantes. Après le «boom» de l'année 2012, au cours de laquelle 568.610 véhicules (+45,7%) ont été importés en Algérie pour une valeur de 514,43 milliards DA, le marché s'est contracté en 2013 et «la tendance se poursuivra encore cette année», prédisent les analystes. Cette chute s'est d'ailleurs progressivement confirmée, dès le mois de janvier dernier, durant lequel les importations de voitures ont baissé de 50% pour totaliser 23.682 unités par rapport au même mois de l'année dernière, période durant laquelle l'Algérie avait importé 47.858 véhicules.
Selon les chiffres des Douanes, les importations ont atteint 382 millions de dollars contre près de 607 millions de dollars le même mois en 2013, soit une baisse de 37%. Le marché automobile devenait alors franchement maussade, à la faveur de l'été 2013. Pour revenir au SIA notons qu'il gagne en qualité d'année en année, à telle enseigne que nombre de participants disent que le Salon d'Alger n'a rien à envier à ce qui se fait ailleurs, notamment de par les standards d'exposition ou les lancements de nouveautés. Certes, il n'a pas valeur d'espace de présentation exclusive de nouveautés et autres concepts car, vu que clients et exposants s'arrangent pour réaliser des transactions en cash.
Pire, la manifestation a failli être entachée d'irrégularités, comme ce fut le cas cette année, lorsque des concessionnaires sans agréments ont été épinglés par l'Apoce- Association de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement qui a mis en garde contre la présence de concessionnaires sans agrément à cette manifestation. Le ministère du Commerce a alors ouvert une enquête sur les agréments délivrés aux concessionnaires automobiles, dans le cadre d'une opération d'assainissement de cette activité et en vue d'identifier les concessionnaires exerçant sans agrément. L'autre thème qui est souvent revenu dans les débats au cours du salon n'est autre que le projet de loi concocté par les pouvoirs publics, à l'intention des concessionnaires.
En effet, le gouvernement compte obliger désormais ces derniers et les importateurs de véhicules à investir s'ils veulent continuer à exercer, ce qui de l'avis des spécialistes, va «faire bouger les choses». Les investissements qui seront réalisés dans ce cadre peuvent bénéficier des avantages accordés dans le cadre du dispositif de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi). D'ailleurs, un projet de loi modifiant et complétant le décret exécutif n°07-390 du 12 décembre 2007 fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité de commercialisation de véhicules automobiles neufs est en cours de préparation.
Source : http://www.lexpressiondz.com/
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