Un secteur porteur de croissance qui se modernise
Une nouvelle reconfiguration environnementale et spatiale est en train de se produire sur le territoire algérien à cause des flux de populations dirigés vers les grands milieux urbains et industriels. En effet, cette nouvelle dynamique fait de l’intensification et de la modernisation des infrastructures de transport un enjeu prioritaire pour booster le développement socioéconomique national. Ainsi, cette performance est appelée à être consolidée à la faveur des mesures prises lesquelles seront accompagnées financièrement par les Pouvoirs -Publics, lesquels faut-il le rappeler, ont débloqué une enveloppe de 12.549.139.000 Da octroyée dans le cadre de la Loi de finances de l’année en cours.
Depuis quelques années, le Gouvernement porte un intérêt particulier au secteur des Transports, en le plaçant en tête des secteurs prioritaires, par la mise en place et la modernisation de plusieurs infrastructures afin de garantir la fluidité dans le déplacement des voyageurs et des marchandises.De ce fait, l’Etat a adopté une politique ambitieuse de développement des infrastructures de transport tant nationales qu’urbaines. Le Schéma national d’aménagement du territoire (Snat) est un instrument stratégique de planification spatiale qui constitue le cadre référentiel de la politique d’extension du réseau national de transport d’ici à 2025. À ce titre, ce présent programme œuvre à la modernisation du réseau routier, ferré et des infrastructures aéroportuaires, ainsi que l’amélioration et la multiplication des moyens de transport urbain. Cette nouvelle dynamique de réformes et d’améliorations permet de renforcer l’inter-connectivité et corriger les déséquilibres entre les territoires, notamment les régions du Sud et les Hauts-Plateaux, réaffirmées dans le plan d’action du Gouvernement.Du coup, le ministère des Transports a élaboré une stratégie de développement du secteur qui comprend le transport terrestre, routier et ferroviaire, maritime et aérien. Cette stratégie envisage de «développer l’offre de transport, pour satisfaire les besoins de mobilité des personnes et des biens, améliorer la qualité de service par la réduction des temps de parcours, répondre aux besoins logistiques des opérateurs économiques, assurer un développement durable tout en privilégiant l’inter-modalité et l’interconnexion de différents modes de transport», est-il communiqué par le département de ce ministère.
Développement des transports urbains
Le transport par bus demeure le principal moyen de transport urbain des Algériens et relève majoritairement du secteur privé, (81% contre seulement 19% pour le public). Dans ce contexte, 80% de la demande de la population en transports en commun est captée par les bus à cause de leur accessibilité géographique et de leur faible coût. Ainsi, il existe encore des taxis individuels et collectifs qui effectuent des trajets prédéfinis, reliant les grandes villes. Sur un autre volet, l’Algérie est le premier pays du Maghreb à s’équiper d’un métro souterrain. La première ligne de métro d’Alger d’une longueur de 9 km et 10 stations. Elle enregistre un trafic journalier d’environ 25.000 voyageurs. Elle a été mise en service en 2011 par la filiale franco-algérienne Ratp El Djazaïr. En plus, la réalisation du métro d’Oran, inscrit dans le plan quinquennal passé, et qui a été finalisée en fin de 2013. D’autre part, un programme de développement du tramway dans les principales agglomérations algériennes a été mis en œuvre. Ce programme a abouti à la mise en service en mai 2011, de la 1ère ligne de tramway d’Alger (16,2 km et 28 stations), de celle d’Oran en mai 2013 (18,7 km et 32 stations) et de Constantine en juillet 2013 (8,9 km et 10 stations). Ce à quoi s’ajoute le lancement des premiers travaux du projet de généralisation à 6 autres villes du pays (Sidi Bel-Abbès, Batna, Ouargla, Mostaganem, Sétif et Annaba). En plus, plusieurs extensions de lignes sont prévues à Alger, Oran, Constantine tandis que des études de faisabilité ont été commandées pour plusieurs autres villes du pays, relève-t-on auprès des sources ministérielles.
De grands projets ferroviaires en perspective
L’extension du réseau ferroviaire sur l’ensemble du territoire national et sa modernisation constituent également un objectif prioritaire des autorités algériennes. Ce réseau ferroviaire géré par la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf), s’étend sur 4.200 km et compte plus 200 gares, couvrant principalement le nord du pays. L’Agence Nationale pour l’Etude et le Suivi de la Réalisation des Infrastructures Ferroviaires (Anesrif), prévoit la construction de près de 6.000 km de nouvelles voies, dont l’accent est porté sur le renforcement des liaisons pour les régions du Sud et les Hauts-Plateaux.
Le transport maritime, une activité stratégique
Le transport maritime est une activité stratégique pour l’économie algérienne. Il assure 95% de ses échanges commerciaux, par le biais de 11 ports de commerces dont les principaux sont ceux d’hydrocarbures d’Arzew et de Skikda (leurs flux composés à 91% d’hydrocarbures représentent 70% du trafic national), puis les ports mixtes de Bejaïa et d’Alger (20% du trafic national). Toutefois, la gestion des ports est assurée par 10 entreprises portuaires publiques au statut de société par action (SPA), assurant généralement l’ensemble des activités et services portuaires. Sur ce, le trafic portuaire a augmenté de 45% en 20 ans pour représenter environ 118.820.000 tonnes en 2011, c’est le trafic de conteneurs qui a connu la hausse la plus forte en 10 ans, est-il ajouté par les mêmes sources, ce qui a motivé les Autorités à moderniser davantage ce secteur. À ce propos, afin de permettre aux infrastructures portuaires d’absorber l’augmentation des flux, le gouvernement a prévu les aménagements des ports et de poursuivre la modernisation de la gestion portuaire. Cette nouvelle dynamique a donné lieu à la conclusion de partenariats public-privés, notamment avec les opérateurs des chefs d’entreprises (FCE).
Le transport aérien et les infrastructures aéroportuaires
La compagnie aérienne nationale Air Algérie domine quant à elle le marché du transport aérien qui compte depuis son ouverture à la concurrence de 08 autres compagnies privées. Par ailleurs, la régulation du secteur aéroportuaire et aérien est confiée à plusieurs établissements publics à caractère industriel et commercial comme l’Etablissement de gestion des services aéroportuaires (Egsa), l’Etablissement national de navigation aérienne (Enna), l’Office national de la météorologie (Onm), sous la tutelle du Ministère des Transports. Les infrastructures aéroportuaires devraient également se développer et se moderniser. L’Algérie qui compte 33 aéroports, dont cinq internationaux, prévoit de dédier 500 Millions de dollars à la modernisation et au développement des infrastructures aéroportuaires. Ce projet comprend la construction des nouveaux aéroports, la réalisation de plusieurs aérogares, ainsi que le renouvellement et l’accroissement de la flotte d’Air Algérie, qui passera de 42 à 59 appareils à l’horizon 2017, afin d’améliorer le réseau domestique de transport aérien, notamment les régions du Sud et les Hauts-Plateaux.