Bouchouareb propose la création d'un nouveau mécanisme de suivi des projets
Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a proposé, jeudi dernier à Rome, la mise en place d'une nouvelle structure pour le suivi des projets de partenariat algéro-italiens. Le nouveau mécanisme qui remplace la Task-force créée en 2013 "va dans le sens de l'accompagnement depuis la prise de contact des entreprises jusqu'à l'aboutissement des projets d'une manière plus pragmatique et plus pratique", a indiqué M. Bouchouareb à la presse, à l'issue d'une séance de travail avec la ministre italienne du Développement économique, Mme Federica Guidi. "J'ai fait la proposition, et elle (Mme Guidi) y adhère pour la mise en place de ce mécanisme qui va au niveau de l'importance des projets identifiés", a-t-il affirmé, estimant que la Task-force "commence à montrer ses limites".
Ainsi, une quinzaine de projets qui sont en cours de discussion ou de réalisation seront pris en charge par ce mécanisme projeté, selon le ministre. Par ailleurs, M. Bouchouareb a transmis à la ministre italienne, le souhait d'accompagner l'Algérie dans différentes filières industrielles, notamment la sidérurgie-métallurgie, la mécanique et l'électricité qui constituent des domaines essentiels dans la nouvelle stratégie industrielle du pays. Rappelant le projet signé récemment avec le groupe italien Danieli pour la réalisation des laminoirs du complexe sidérurgique Bellara (Jijel) appartenant au groupe algéro-qatari Algerian Qatari Solb (AQS), le ministre a évoqué, avec Mme Guidi, les modalités de mise en place d'un nombre de PME autour de ce projet dans le but de faire "des remontées dans la branche sidérurgique". En outre, l'Algérie qui s'est lancée dans l'industrie mécanique "a besoin des partenariats italiens connus par leur meilleurs expertises dans ce domaine pour créer aussi un tissu de PME encadrant l'activité mécanique", a-t-il soutenu. De son côté, Mme Guidi a exprimé la disponibilité de son pays à travailler avec l'Algérie pour atteindre ses objectifs industriels. "Nous avons des PME qui sont prêtes à investir en Algérie pour développer des projets dans différents secteurs hors hydrocarbures", a-t-elle déclaré. La visite en Italie de M. Bouchouareb a, notamment permis aux deux parties de signer 5 protocoles d'accord pour la création de sociétés mixtes dans le secteur industriel. Il s'agit d'un protocole d'accord entre le groupe public algérien Divindus (Divers industrie, issu de la dernière reconfiguration des Sociétés de gestion des participations), et le groupe italien Siti-B and T, et une société espagnole Kerben pour la fabrication de produits de céramique. Le deuxième protocole d'accord concerne la fabrication de bennes et de remorques pour les véhicules industriels par la création d'une société mixte entre le groupe Ival Spa et le groupe italien Gervasi. Le groupe privé Ival a également signé un autre protocole d'accord avec la société italienne BOB Systemi pour la fabrication de systèmes hydrauliques de levage. Le quatrième protocole d'accord a été conclu entre le groupe Hasnaoui et le groupe italien Telnachem pour la fabrication de produits destinés à la construction de cimenteries et le béton. Quant au cinquième protocole d'accord, il porte sur la création d'une société mixte entre la Société algérienne de production de transformateurs électriques Electro-Industries (siège à Azazga, Tizi Ouzou), et une société italienne pour la fabrication de transformateurs de grande puissance.
Pour un partenariat transcendant le modèle commercial des relations
Le forum économique algéro-italien, tenu mercredi dernier à Milan (Italie), a été couronné par la signature de cinq protocoles d’accord augurant la volonté de transcender l'aspect plutôt commercial des relations économiques en allant vers un partenariat dans les secteurs "nobles" de l'industrie. "C’est une rencontre que je juge du plus grand intérêt pour le renforcement et la densification des relations économiques entre nos deux pays", a souligné le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, lors de son allocution au forum économique algéro-italien tenu à Milan, en présence de près de 200 opérateurs économiques des deux pays. Conduisant une délégation composée de dirigeants d’entreprises et de banques, de représentants d’organisations patronales et de hauts cadres de son ministère et d'organismes économiques nationaux, M. Bouchouareb a soutenu que le partenariat entre les deux pays devrait "dépasser le modèle dans lequel il est enfermé actuellement" qui repose quasiment sur l’exportation par l’Algérie des hydrocarbures et son importation de produits finis, semi-finis et d'équipements.
"Ce modèle me semble avoir atteint ses limites. Il faut aller plus loin et imaginer des partenariats stratégiques où les entreprises italiennes ne se contentent plus simplement de vendre leurs produits en Algérie, mais s’y engagent pour développer, aux côtés des entreprises algériennes, des activités productives, créer de la richesse et des emplois et trouver, en retour, des perspectives d’expansion nouvelles", a-t-il insisté. Pour ce faire, la Task force, créée pour coordonner le développement des relations économiques algéro-italiennes, devrait orienter davantage son action vers la mise en œuvre de partenariats stratégiques dans des secteurs-clés, qui auraient un large effet entraînant sur les PME, l’université et la recherche des deux pays. C'est pourquoi le ministre a appelé les hommes d'affaires italiens à accompagner l’Algérie dans sa nouvelle stratégie industrielle qui vise à donner une impulsion aux différentes filières industrielles, à travers le développement, dans une double logique d’import-substitution et de mise en place, de vraies relations industrielles. "Je vois de réels chantiers de partenariat industriel et technologique à ouvrir entre nos entreprises", a-t-il avancé. Dans cette perspective, il a rappelé que le gouvernement a engagé d’importantes réformes pour relancer le développement industriel. Parmi les mesures significatives, il y a la réforme du code des investissements, avec, pour objectif, de le rendre "plus fluide et compétitif", à l’image de ce qui se fait dans le monde, de lever toutes les entraves bureaucratiques qui freinent l’acte d’investir et découragent l’investissement étranger, a-t-il précisé en direction des chefs d'entreprises italiens. Il leur a également fait part de la restructuration récente du secteur public marchand, à travers l’installation des groupes industriels par filières. Ces nouveaux groupes industriels sont, désormais, en condition d’être autonomisés, d'atteindre la taille critique pour l’avantage concurrentiel et de nouer des partenariats, a-t-il fait valoir. S’adressant toujours aux opérateurs économiques italiens, M. Bouchouareb leur a fait savoir que des mesures de facilitation touchant à l’acte d’investir, à la création d’entreprises et à la conduite des affaires sont déjà engagées, tandis que d’autres sont en cours d’étude, et que leur mise en œuvre ne saurait tarder. Il a aussi relevé l’évolution de la réglementation en matière de possibilités d’investissement des entreprises algériennes à l’étranger, expliquant que ces mesures sont de nature à leur permettre d’envisager des projets d’investissement en international. "Je pense que là encore, il y a des possibilités de construire des partenariats entre entreprises algériennes et italiennes, pour conquérir de nouveaux marchés", selon lui. M. Bouchouareb n’a pas manqué d’insister sur la volonté du gouvernement de relancer résolument le développement industriel et d'ouvrir de réelles perspectives stratégiques aux entreprises publiques et privées : "Notre ambition est d’attirer les leaders dans un partenariat gagnant-gagnant et d'offrir aux PME et à toutes les entreprises innovantes étrangères, les conditions de leur épanouissement dans notre pays."
Claudio Di Vinci : « L’Algérie connaît une meilleure stabilité politique régionale »
De sont côté, le vice-ministre du Développement économique, Claudio Di Vinci, a indiqué que ce forum algéro-italien représentait "une nouvelle étape d’un parcours entamé depuis très longtemps". L’Italie, a-t-il enchaîné, "sera fière d’être un partenaire qui contribuera à l’appui du développement de l'Algérie qui est un pays considéré comme un partenaire de référence de la rive sud de la méditerranée". Il a, alors, appelé les entreprises italiennes présentes à cette rencontre à saisir les opportunités offertes par l’Algérie et à instaurer des rapports de longue durée devant contribuer au renforcement des liens économiques entres l’Algérie et l’Italie. Pour M. Di Vinci, l’Algérie représente un marché en croissance avec des coûts d’énergie moindres et qui présente de "très bonnes opportunités" pour les entreprises italiennes, surtout que, a-t-il tenu à souligner, l'Algérie "connaît une meilleure stabilité politique par rapport à d’autres pays de la région". Évoquant la troisième réunion de haut niveau algéro-italienne, prévue pour fin mai prochain à Rome, le vice-ministre italien du Développement économique a estimé qu'elle représente "le début d’une nouvelle phase caractérisée par une volonté de rendre plus intenses les liens entre les deux pays et d'élargir davantage leur coopération". La tenue de cette prochaine réunion de haut niveau algéro-italienne, qui sera coprésidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue italien, vient en application du Traité d'amitié, de coopération et de bon voisinage, conclu en janvier 2003 entre les deux pays, rappelle-t-on.