Unité montage, entretien et maintenance des tramways
Sauf imprévu, le rendez-vous fixé par notre ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à son homologue français, Laurent Fabius, à Annaba pour inaugurer en commun l’unité de montage, d’entretien et de maintenance des tramways en Algérie devrait être bel et bien respecté aujourd’hui. Rappelons que c’est à Paris que le 7 avril écoulé, cette visite et cette inauguration avaient été annoncées.
L’on a même précisé qu’elle interviendrait dans le cadre du suivi du comité mixte économique algéro-français. Par contre, aucune information n’a circulé quant à la présence à Annaba lors de la cérémonie inaugurale du Premier ministre Abdelmalek Sellal, ainsi que celle de certains membres du gouvernement. En tout cas, Laurent Fabius et le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, seront présents.
Même si tout reste vague en matière de réalisation du tramway de Annaba dont on n’entend presque plus parler, l’unité de montage Sital (46% des actions), Métro d’Alger (5%) et Alstom (49%) doit être dès aujourd’hui une réalité. La fébrilité qui caractérise l’environnement direct de l’entreprise Ferrovial à Allick (6 km de Annaba) dont l’enceinte abrite l’unité de montage en question concorde à le dire.
Cependant, du côté officiel, rien ne transparait et rien ne dit que l’événement est pour aujourd’hui mardi 12 mai. Rappelons que, durant plusieurs jours, de nombreux titres de la presse algérienne s’étaient attardés sur l’ingénieriste Ferrovial, spécialiste des infrastructures ferroviaires. Ferrovial avait été chargé de réaliser la pré-étude de faisabilité de la ligne de tramway. Le groupement étranger composé du français Alstom et du bureau d’études anglais (Conseil ingénierie et développement), quant à lui, s’était vu confier l’actualisation des études de définition du réseau long terme de transport en commun en site propre (tramway ou bus à haut niveau de services) et le marché relatif aux études d’avant-projet sommaire de la ligne de tramway.
Selon les résultats définitifs de l’appel d’offres, le montant retenu pour ce marché est de plusieurs millions de dollars. Nos sources s’interrogent sur le fait que meilleures à tout point de vue, deux des trois soumissionnaires, celles du canadien SNC Lavalin et le français Egis Rail, avaient été écartées. Il est à noter que les investissements prévus pour la réalisation de cette ligne de tramway s’élèvent à environ 500 milliards d’après le rapport sur le secteur des établissements et entreprises publiques accompagnant le projet de loi de finances 2015. Ce budget est destiné particulièrement aux études du réseau global, aux travaux préparatoires et à la déviation des réseaux souterrains (eau, électricité, télécoms). Le maître d’ouvrage, la wilaya, avait prévu d’ouvrir dès 2015 le chantier du tramway.
D’autres médias ont abondé sur la consistance de la ligne laquelle, selon eux, «s’étendrait sur une longueur de 15 km. Elle sera l’extension de la fourche partant de Kouba Terminal et desservira l’axe boulevard du 1er Novembre, en passant par le Cours de la Révolution. La ligne T traversera le cœur de la ville croisant avec d’autres moyens de transport traditionnel».
Cependant, beaucoup de questions entourent cette réalisation. Aujourd’hui partenaire à hauteur de 49% au capital social de Sital, Alstom a été plusieurs fois inquiétée par la Commission européenne pour entente illégale en violation des règles des traités européens. Elle est également soupçonné d'avoir versé 7 millions d'euros en pots-de vin à Slim Chiboub, gendre de l'ancien dictateur de Tunisie Ben Ali.
Chiboub serait intervenu auprès des responsables de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz pour leur imposer de faire la sourde oreille sur des défauts techniques lors de l’exécution des travaux de la troisième tranche de la centrale électrique de Radès. Ces travaux avaient été effectués par Alstom pour un montant de 30 millions d'euros.
Ajoutées à celles similaires de corruption survenues en Malaisie et en Lettonie, il y avait de quoi imposer aux opérateurs économiques algériens d’éviter de fréquenter cette société française que la justice suisse avait condamnée en 2011 à une amende de 2,5 millions de francs suisses, plus 29 millions de pénalités correspondant aux bénéfices réalisés grâce à «des paiements inappropriés versés à des agents publics en divers pays de la planète dont la Grande-Bretagne, la Slovénie, la Pologne, le Brésil et la Norvège. Alstom est également impliquée dans l’affaire du tramway de Jérusalem (Palestine occupée)».
Source : http://www.lnr-dz.com/
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