La 5e édition du Festival national du
théâtre universitaire féminin, dont le coup d’envoi a été donné dimanche
dernier, à l’auditorium Saâd Djaâfri du campus de Targa Ouzemour de
Béjaïa, a été dédiée à la défunte militante féministe Nabila Djahnine,
lâchement assassinée le 15 février 1995 à Tizi Ouzou.
Organisée par le comité de l’université de Béjaïa de
l’association nationale de jeunes Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ),
en collaboration avec l’université Abderrahmane-Mira, la direction des
œuvres universitaires et le Théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh
(TRB), cette manifestation culturelle se veut un hommage particulier à
l’étudiante originaire de Béjaïa, assassinée à Tizi Ouzou, mais aussi à
toutes les victimes du terrorisme islamiste.
Ainsi, dans la matinée
du dimanche 4 mars, les organisateurs et leurs invités ont observé une
minute de silence à la place de la Liberté d’expression Saïd-Mekbel,
sise à la cité Rabéa, en plein centre-ville de Béjaïa.
S’étalant du 4
au 8 mars prochain, cette 5e édition, intitulée « Vision maghrébine », a
vu la présence de plusieurs délégations universitaires venues de la
Tunisie, du Maroc, de Libye, et d’Égypte, mais aussi de Belgique, sans
compter les représentants d’une douzaine d’universités algériennes.
Concernant
le programme de ce festival théâtral, les organisateurs ont prévu des
conférences-débats autour des thématiques liées, notamment, à la Journée
internationale des droits des femmes, au théâtre en milieu
universitaire et à la place de la femme dans le 4e art.
Les
participants et les invités présents à cette manifestation culturelle
ont été conviés à la projection d’un extrait du film documentaire sur la
défunte présidente de l’association féministe « Tighri n tmettut » (Cri
de la femme), intitulé « Lettre à ma sœur » et réalisé par Habiba
Djahnine, sœur de feu Nabila. Dans l’une de ses déclarations
immortalisées dans ce film documentaire, la militante disparue avait
martelé ceci : « On va jusqu’à tuer des femmes ! C’est reconnaître
qu’elles ne sont pas des êtres humains. Je crois que tous les crimes,
que ce soit à travers les guerres ou à travers les pouvoirs fascistes,
n’ont pas fait de différence dans la cible. Ils ont tué des enfants, des
femmes, des hommes…, enfin, tous ceux qui les dérangeaient ! ». A noter
que ce festival théâtral féminin a pour objectifs, selon les
organisateurs, de « faire un diagnostic réaliste sur la position
sociale, économique, culturelle et politique des femmes au niveau des
ateliers qui y sont prévus », « donner aux femmes l’occasion de
s’exprimer librement », « encourager les femmes, notamment les
étudiantes, à dépasser certains tabous de la société », « découvrir les
jeunes talents en créant un champ de divertissement, d’art, de
connaissance et un moment d’échange d’expérience » et, enfin, « initier
les étudiantes au théâtre en leur permettant de rencontrer les
professionnels du 4e art ».