Comme c'était annoncé par ses services, l'Afrique était bien présente dans le discours prononcé par le président Emmanuel Macron,
ce lundi 27 août, devant les diplomates français. Dans la droite ligne
des grandes orientations de sa politique africaine qu'il a annoncé au
début de son mandat, notamment à l'occasion du discours de Ouagadougou, le chef de l'Etat français a réaffirmé « l'importance de l'Afrique pour la France ».
Pour Macron, qui a défendu le multilatéralisme mondial aux antipodes de Donald Trump, cette importance tient non seulement au fait que c'est celle de la proximité géographique, « mais aussi une partie de notre identité, à travers notre histoire commune ».
Le président français qui a passé en revue la géopolitique mondiale
actuelle ainsi que les défis et perspectives pour la France a fait cas
de la nécessité pour son pays de renforcer les coalitions avec des
partenaires stratégiques comme les pays émergents, « mais c'est plus
particulièrement avec l'Afrique que nous devons refonder ces coalitions
contemporaines que j'évoquais à l'instant et notre capacité précisément
à influer sur le cours du monde » a-t-il précisé.
« L'Afrique
n'est pas seulement notre interlocuteur pour parler des crises qui
l'affectent, elle est d'abord notre alliée pour inventer les grands
équilibres du monde de demain. C'est pourquoi je vous demande à tous
d'être les acteurs de ce dialogue : la relation avec l'Afrique, et c'est
un message essentiel que je veux ici vous faire passer, n'est pas que
l'affaire de nos Ambassadeurs en Afrique. Quand je parle de l'Afrique,
je parle de l'ensemble du continent africain dans sa diversité et ses
richesses, comme je l'ai expliqué dans mon discours à Ouagadougou, en
invitant tous les talents de nos deux continents, et notamment les
jeunes européens et africains, à dialoguer sur leur avenir commun », a
réaffirmé Emmanuel Macron.
Sahel, Barkhane, Libye et terrorisme
Dans
son allocution, le chef de l'Etat français est revenu sur plusieurs
sujets d'actualités et d'intérêts communs entre la France et le
Continent. C'est surtout le cas avec la lutte contre le terrorisme et
l'engagement de l'Hexagone au Sahel où il a tenu à saluer les résultats enregistrés ces derniers mois dans la lutte contre le terrorisme grâce à l'intervention de la Force Barkhane. « Au
Sahel nous sommes engagés à plusieurs niveau : à travers la force
Barkhane, l'appui à la force conjointe du G5 et à travers et l'Alliance
Sahel » a rappelé le président français qui a pris l'engagement de « renforcer notre approche de développement en articulation avec la diplomatie et la défense
». A ce sujet, il a appelé à une poursuite de la réflexion pour le
Sahel à travers trois principaux axes notamment la diplomatie, le
développement et la défense. « Il faut apporter des prospectives économiques et de vie aux populations »,
a poursuivi Macron qui appelé en ce sens, et pour ce qui est de la
réponse militaire à apporter aux menaces sécuritaires, au renforcement
du soutien à la force conjointe du G5 Sahel pour la stabilisation de la
région. Emmanuel Macron a ainsi plaidé pour « un renforcement de la coopération avec l'Algérie, le Nigeria et le Cameroun », et la poursuite de la réflexion sur le déploiement d'opérations africaines de paix.
Cependant,
conscient des enjeux de l'heure, Macron a réitéré la nécessité
d'apporter une réponse politique à la crise libyenne. « Il n'y aura pas de stabilisation au Sahel sans stabilisation en Libye » a reconnu le président français.
« Je
crois très profondément à la restauration de la souveraineté libyenne
et à l'unité du pays. C'est une composante essentielle de la
stabilisation de la région et donc de la lutte contre les terroristes et
les trafiquants ».
Aide publique au développement et Francophonie
Le président français a également disserté sur l'Aide publique au développement qui sera modernisée mais aussi rehaussée comme il a promis d'ici 2020.
Il a soutenu en ce sens, l'idée d'une politique d'investissement
solidaire qui bénéficiera de moyens accrus avec un budget de 1 milliard
d'euros en autorisation d'engagements.
Lire aussi : Aide publique au développement : la France, mauvais élève
Sur
la question du développement durable également, Emmanuel Macron a fait
la part belle à l'Afrique en annonçant d'ailleurs, un déplacement au
printemps prochain à Nairobi, au siège du PNUE, pour poursuivre la
dynamique du Sommet One Planet en Afrique, sur le terrain.
« Jamais
nous ne remporterons la bataille que j'évoquais sur les biens communs,
jamais nous ne parviendrons à construire ces nouvelles coopérations et
alliances pour l'ordre international qui est le nôtre sans
l'Afrique. Jamais nous ne remporterons la bataille pour la biodiversité
ou contre le dérèglement climatique sans une participation active des
pays africains », a souligné Emmanuel Macron
Le
président français qui a également annoncé qu'il se rendra bientôt au
Caire en Egypte, qui prendra en 2019 la président en exercice tournante
de l'Union Africaine (UA) a mis l'accent sur l'avenir de la
Francophonie, lequel se joue également en Afrique. « L'Afrique est
également le continent où se joue l'avenir de la Francophonie et, dans
une large mesure, celui de notre langue, de notre influence culturelle »,
a-t-il souligné. C'est la raison pour laquelle, a dit le président
français, que la France soutien la candidature endossée par l'Union
africaine au poste de secrétaire générale de l'organisation
internationale de la francophonie (OIF), dans la perspective du Sommet
d'Erevan le 12 octobre prochain.