Le projet de gazoduc Galsi sera bientôt relancé
Projet d’envergure économique et énergétique régionale, le gazoduc Galsi est en passe d’être relancé.
En effet, l’Algérie a annoncé la reprise de la réalisation de cet ouvrage pour transporter le gaz algérien vers l’Italie. «Je voudrais saisir cette occasion pour rappeler que le projet du gazoduc Galsi, pour lequel les deux pays ont constamment réaffirmé l'attachement à sa réalisation, revêt une importance primordiale en ce qu'il a la capacité de contribuer à assurer la sécurité d'approvisionnement de l'Italie, et à l'Europe, et de favoriser le développement de nouveaux partenariats dans le secteur de la pétrochimie», a affirmé, dans ce contexte, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en marge de sa visite dans la capitale italienne la semaine dernière.
Cette déclaration n’est pas la première faite par M. Sellal. Lors de la tenue, en mars dernier, de la 4e Réunion algéro-portugaise de haut niveau, le souhait de l’Algérie de relancer plusieurs projets énergétiques a été clairement affiché, à l’instar des gazoducs «TSGP», en partenariat avec l’Union africaine (UA), dans le cadre du NEPAD. Le projet devra relier le Nigeria à l’Europe via l’Algérie
L’Algérie est le deuxième fournisseur de l’Europe en gaz après la Russie, à travers trois gazoducs : deux via l’Espagne et un qui alimente l’Italie. Elle a proposé à l’Europe -à la demande des pays européens qui ont exprimé le besoin de plus sécuriser et de diversifier leurs approvisionnements énergétiques pour limiter leur dépendance au gaz russe - «la relance du projet du gazoduc Galsi devant relier l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne et dont les travaux n’ont pas encore démarré».
Certes, ce projet de grande envergure a connu des années d’atermoiement, mais il pourrait toutefois être réactivé devant la multiplication des appels lancés de par et d’autre de la Méditerranée. En effet, l'Italie, qui est fortement dépendante des importations de gaz en provenance de Russie, est intéressée par la sécurisation de ses approvisionnements grâce à des solutions alternatives.
Pour sa part, l'Algérie a toujours été le plus grand fournisseur de gaz de l'Italie, mais les quantités exportées vers ce pays ont diminué avec l'augmentation de la consommation interne et l'expédition de plus grandes quantités vers les marchés asiatiques, plus rentables.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a ajouté, par ailleurs, que «la feuille de route, dont nous sommes convenus du principe, cible judicieusement les secteurs stratégiques, à savoir l'énergie, les infrastructures et les PME/PMI». «C'est donc là une opportunité qui s'offre pour la création de nouveaux axes de coopération appelés à devenir les points d'appui et les segments porteurs pour une relation économiquement dense entre l'Algérie et l'Italie», a-t-il souligné.
Le redémarrage de ce grand gazoduc intercontinental, dont une bonne partie en off-shore, redevient donc une possibilité, et sa réalisation dans les meilleurs délais possibles constitue un enjeu capital, non seulement pour l'Italie, mais aussi pour la France qui sera ravitaillée à partir de la Corse, et finalement pour tous les pays de la rive nord de la Méditerranée.
Cette grande conduite de gaz naturel acheminera le gaz naturel du gisement de Hassi R'mel (Algérie) vers l'Italie du Nord à travers la Sardaigne. Ce projet, confié à une entreprise créée en janvier 2003 par Sonatrach et quatre firmes italiennes (Edison, Enel, SFIRS et T.Hera), disposerait déjà des 4 milliards d'euros nécessaires à la réalisation de ce gazoduc supplémentaire. Environ 8 milliards de m3 de gaz supplémentaires devront être mis à la disposition du Galsi par l’Algérie. Une quantité qui y transiterait annuellement. Ce qui représente un important challenge. Les rallonges budgétaires qui seront sans doute requises en raison du tracé très contraignant de ce gazoduc, venu du désert pour franchir les montagnes européennes, seront sans doute faciles à trouver compte tenu des enjeux stratégiques. La Commission européenne l’a mentionnée parmi ses projets à l'horizon 2020 et lui réservait une contribution maximale de 120 millions d'euros. La part de l'Algérie dans son financement - à travers la société nationale Sonatrach - serait, de 41,6%, Les autres partenaires annoncés sont Edison, Enel, Groupe Hera et la Région de Sardaigne.
Galsi est à construire, selon les études achevées en 2010, sur un tronçon de 900 km, dont environ 600 en mer à une profondeur maximale de 2.885 mètres, selon ses initiateurs. Le gazoduc sera «le plus profond jamais réalisé» et constituera un «grand défi technologique et d'ingénierie».