Pessimisme. Les observations faites par le Fonds monétaire international (FMI) sur la situation économique de l’Algérie ont conforté les positions du gouvernement, contrairement à la lecture faite par certaines parties estimant que cette institution a émis des critiques sévères à l’égard des autorités gouvernementales.
Le chef de mission du FMI, Jean-François Dauphin, qui a effectué une visite de travail en Algérie, a affirmé partager le même diagnostic de l’économie algérienne établi par les pouvoirs publics. Cette position vaut son pesant d’or et illustre parfaitement la profondeur de la relation liant les deux parties. Le délégué du FMI a soutenu que «son institution est pour l’ajustement et la transformation économique de la manière la plus douce possible».
Le FMI a recommandé au gouvernement algérien de procéder à l'assainissement des finances publiques et à lancer des réformes structurelles. Ceci va permettre, selon M. Dauphin, de dégager le potentiel de croissance de l'économie algérienne. Il existe aussi beaucoup de «points communs» entre les visions du FMI et celles du gouvernement sur la nature des contraintes liées à l'investissement et au développement du secteur privé.
Il est inapproprié de dire et de considérer que l’Institution de Bretton-Woods a remis en cause les efforts du gouvernement. Bien au contraire, le FMI soutenait tous les efforts des pouvoirs publics pour l'amélioration de l'environnement des entreprises, la simplification des procédures administratives, des conditions de gouvernance, pour plus de transparence, ainsi que l'encouragement de l'administration numérique.
Le FMI soutient aussi l'Algérie dans sa démarche visant la modernisation du secteur bancaire, ainsi que le développement des marchés de capitaux et ceux obligataires, et aussi l'amélioration du marché du travail en favorisant l'adéquation formationemploi.
Les efforts de l'Etat pour la promotion de l'emploi des femmes a été également salué, au même titre que la volonté affichée pour l’adoption d’une politique de subventions ciblée afin de rééquilibrer les finances publiques et de soutenir directement les ménages nécessiteux. «Ce qui est intéressant de garder à l'esprit, c'est que les subventions généralisées et en particulier les subventions à l'énergie, mises en place souvent dans un objectif social, sont en fait profondément injustes. Plus vous êtes riches plus vous bénéficiez des subventions. Les 20% des ménages les plus riches en Algérie consomment six (6) fois plus que les 20% des ménages les plus pauvres», a fait remarquer le chef de mission du FMI, rejoignant par cet avis les avis émis par des experts et des responsables algériens.
S’agissant du partenariat public-privé (PPP) engagé par le gouvernement dans le cadre de la charte signée avec les partenaires sociaux, le FMI n’a pas remis en cause cette démarche. Il l’a considéré comme une «solution possible» et ne partage pas le pessimisme de certaines parties considérant ce partenariat comme une «privatisation».
Maintenant, concernant le recours au financement monétaire, le FMI, qui s’est dit «réticent» à cause de ses effets, surtout en matière d’inflation, n’a pas réellement critiqué le gouvernement. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait déjà souligné à ce propos que le recours au financement non conventionnel était une contrainte et non un choix. Ce qui laisse comprendre que le gouvernement a mesuré son action et s’attendait à cette inflation.
En somme, les recommandations et les observations faites par le FMI sont loin d’être des critiques sévères à l’égard du gouvernement.
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