Recyclage du vieux papier et du carton

Un premier point de collecte inauguré


La ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Dalila Boudjemaâ, a procédé, hier, à l’inauguration d’une déchetterie. Par cette inauguration, la ministre a fait d’une pierre deux coups : protéger l’environnement et assurer la récupération du papier qui aura incontestablement à contribuer à la réduction de la facture d’importation de cette matière.

Première du genre en Algérie, cette déchetterie représente le point de départ de la filière récupération et valorisation du papier/carton. Elle constitue, aussi, le maillon autour duquel s’articule un réseau d’environ 200 micro-entreprises dédiées à la récupération et à la valorisation des déchets. Ce centre, réalisé par l’APC de Kouba, est doté d’équipements appropriés par Tonic Industrie. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un programme national de récupération et de valorisation des déchets. Pour assurer un fonctionnement à plein régime à ce centre, deux conventions ont été signées. La première entre Tonic Industrie et des micro-entreprises spécialisées dans la collecte du papier et du carton. La deuxième entre Tonic Industrie et la commune de Kouba.

 La ministre soulignera que cet acte se veut « un encouragement et un soutien des autorités pour promouvoir la filière de recyclage et de valorisation des déchets ». Elle indiquera qu’il est temps de revoir la vision qu’on a des déchets. Pour elle, il faut les voir en tant que facteur de production et créateur de valeur ajoutée et pas seulement comme déchets. Cette opération pilote, annonce-t-elle, sera généralisée à d’autres wilayas. Pour elle, l’objectif est de réduire pour ne pas dire en finir, avec l’importation du papier. « Cela est possible, assure-t-elle, car nous disposons d’un gisement important à exploiter qui nous permettra de répondre à la demande nationale et pourquoi pas envisager d’exporter », notera-t-elle. La ministre soutient que cette opération est de nature à instaurer un climat de confiance entre l’administration, l’industrie et le citoyen. Pour elle, il ne fait aucun doute que tous les partenaires trouveront leur compte dans ce partenariat « gagnant-gagnant ». Pour Mme Dalila Boudjemaâ, l’administration, grande consommatrice de papier, ne doit pas rester à l’écart de cette nouvelle dynamique. Il faut dire qu’en matière de récupération et de valorisation des déchets, des efforts conséquents ont été déployés pour dynamiser cette filière dont les résultats sont encore à améliorer. En chiffres, l’Algérie consomme annuellement 572.000 tonnes de papier dont 520.000 importées sous forme de papier et carton.

Tonic Industrie montre le chemin
Depuis sa reprise par l’Etat, Tonic Industrie veut se repositionner sur le marché national. Le fleuron de l’industrie du recyclage et de la transformation du papier est aussi un opérateur attentif à l’environnement. Sa collaboration avec le ministère de l’Environnement est un signe fort de ce souci d’être une industrie propre, soucieuse de la protection de l’environnement. La récupération du vieux papier est l’un des axes majeurs de la stratégie novatrice de la nouvelle direction. Le P-DG du complexe Tonic Industrie, Mustapha Merzouk, indiquera que cette opération « pilote » vise l’implication des municipalités dans tous les systèmes de récupération du vieux papier. « Le recyclage constitue un axe stratégique pour l’industrie du papier. Après les industriels, il faut s’intéresser aux ménages, aux écoles », dira-t-il avant de renchérir : « C’est un point de départ que nous espérons généraliser à d’autres communes. Nous comptons atteindre, sous peu, 30% du volume total de papier consommé au niveau national et pourquoi pas 50% d’ici 2022. J’espère que tout le monde va le prendre comme exemple. Nos portes sont ouvertes à tout le monde. Nous serons toujours consommateurs du vieux papier ».

 Pour sa part, le P/APC de Kouba, Zohir Bousnina, soutient qu’il s’agit de faire travailler les gens au ramassage du carton et de ses dérivés. Il expliquera que la contribution de sa commune consiste en la mise à la disposition de Tonic Industrie d’une surface et de moyens humains. Pour lui, cette manière de faire est la meilleure des façons de contribuer à l’instauration d’un environnement propre et sain. Pour sa part, le ministère, à travers son Centre national des métiers de l’environnement, aura pour tâche l’encadrement de ces micro-entreprises par le biais de cycles de formation qui permettront à ces jeunes d’améliorer leur savoir-faire en matière de gestion des déchets et de diversifier leurq activités.