L’entreprise face à de nouveaux défis
Sonaric, Eniem, Tonic Industrie sont parmi les entreprises qui ont réussi à se positionner sur le marché national, grâce à la diversification de l'offre de produits, à leur qualité reconnue et à l’amélioration constante des standards de fabrication.
«Dans un contexte d'ouverture économique, il faut que l'entreprise algérienne arrive à gagner la bataille de la compétitivité pour préserver ses parts de marché et faire face à la rude concurrence des produits importés.» Ces propos du ministre du Commerce, M. Amara Benyounès, relevés lors du lancement de la campagne «Consommons algérien», résument la nature des défis auxquels sont confrontées les entreprises algériennes pour s’imposer sur le marché. Une rude épreuve au regard de la concurrence qui, jusque-là, a fait perdre des parts de marché à la production nationale, notamment dans le secteur industriel. Cet état de fait a fini par mettre les managers d’entreprises, notamment publiques, devant une multitude de défis nouveaux. Il s’agit, pour la plupart, de résister aux effets de la concurrence déloyale qui menace la pérennité même de l’entreprise. Sonaric, Eniem, Tonic Industrie sont parmi celles qui ont réussi à se positionner sur le marché national, grâce à la diversification de l'offre de produits, à la qualité reconnue de leur qualité et à l’amélioration constante des standards de fabrication dans un souci de création de valeur ajoutée. Des paramètres qui répondent aux exigences du développement durable et à la logique de la compétitivité. C’est la voie empruntée par Tonic Industrie qui contribue au développement économique local, et à la création de richesse par la diversification de son activité. M. Hakim Oukali, chef des évènements commerciaux au niveau de cette entreprise présente à la 48e FIA, explique que la priorité immédiate réside dans la «satisfaction de la demande du marché et des attentes du client en matière de rapport qualité/prix».
L’entreprise qui a opéré un saut qualitatif dans son domaine, grâce à la récupération et au recyclage du vieux papier et carton, a opéré un déploiement, certes timide, sur la région de l’Afrique, mais, ce n’est qu’un début, admettent les responsables de cette entité économique qui ambitionne d’élargir ses perspectives commerciales sur le continent. Selon notre interlocuteur, la contrainte sur le marché local réside dans le fait que la «culture du papier n’a pas encore atteint le niveau de maturation suffisant pour booster la consommation». Aussi, Tonic Industrie a intégré, dans sa stratégie, l’aspect environnemental en tant qu’élément de développement durable, 90% des fibres de la pâte à papier utilisée dans le processus de fabrication étant issue du recyclage. Les même objectifs véhiculent la démarche de la Société nationale de réalisation et de gestion des industries connexes. Spécialisée dans l’électroménager, cette société a pu imposer sa marque sur le marché national, en dépit d’une «concurrence déloyale», reconnaît M. Metterfi Cherif, chargé d’affaires commerciales au sein de cette société, également présente au niveau du pavillon national.
Ce dernier déplore le fait que les opérateurs nationaux et étrangers activant dans le même segment ne soient pas «soumis aux mêmes charges», bien qu’obéissant «aux même règles de marché». L’autre constat relevé par ce responsable est que certains produits électroménagers importés sont «de moindre qualité», ,et pourtant concurrencent le produit Sonaric reconnu pour sa qualité. L’entreprise dont les produits sont caractérisés par une «forte intégration nationale» importe certains composants de base pour ses besoins de fabrication, et parvient à maintenir ses équilibres financiers. Dans le cadre de ses perspectives, Sonaric vise à satisfaire le marché national, en priorité, l’exportation n’étant pas à l’ordre du jour actuellement. En matière de nouveautés, l’entreprise a mis sur le marché, un four encastrable et un nouveau prototype de chauffage. L’Eniem est l’autre exemple de l’entreprise qui évolue dans la sérénité, grâce à une expertise de 35 ans. Leader et plus important fabriquant dans le domaine de l’électroménager sur le marché algérien, par la qualité de ses produits, un réseau de vente et de service après-vente déployé à travers le territoire national, une compétitivité des prix et la garantie effective de ses produits, l’entreprise, néanmoins, se rapproche des objectifs commerciaux, mais reste en deçà des attentes», avoue M. Bounar Youcef, chef du département marketing au niveau de l’Eniem.
L’entreprise, confrontée à une concurrence des plus rudes, tant par le produit local que celui importé, «essaye de s’intégrer» dans le marché par la diversification de sa gamme de produits, entre autres. L’Eniem qui fabrique 45 produits, dans les segments du chaud et du froid, a entreprise la commercialisation de réfrigérateurs haut de gamme conformes aux exigences de qualité et de performance. Au niveau de son stand, l’entreprise expose un réfrigérateur fonctionnant à l’énergie solaire, fabriqué en partenariat avec l’Enie. Ce dernier est destiné à certaines institutions, pour le moment.
D. Akila
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FIA
L’attrait rogné au profit des Salons spécialisés
La 48e Foire internationale d'Alger laisse entrevoir un recul de la participation étrangère, à la faveur de la multiplication des Salons spécialisés, mais demeure l’espace privilégié pour les hommes d’affaires étrangers désirant explorer, pour la première fois, le marché algérien. Selon les chiffres de la Société algérienne des foires et exportations (Safex), organisatrice de cet événement économique annuel, 742 entreprises étrangères participent à cette édition 2015, qui se tient du 28 mai au 1er juin, contre un nombre de 835 entreprises en 2010, de 1.066 en 2007 et de 1.044 en 2003. Le nombre des pays participants a également baissé à 30 pays, contre 40 en 2010, 36 en 2007 et 32 en 2003. Ce ralentissement relatif de l'intérêt des entreprises étrangères pour la FIA s'est également traduit par un amenuisement de la superficie des stands qui leur sont réservés : 24.882 m2 en 2003 à 27.714 m2 en 2007, avant de reculer à 17.000 m2 en 2010 et à 12.533 m2 en 2015. Mais ce recul intervient parallèlement au développement des multiples Salons thématiques organisés en Algérie, qui gagnent de l'importance en termes de nombre d'exposants et de visiteurs durant ces dernières années. La Safex organise, à elle seule, une trentaine de Salons internationaux spécialisés dans divers secteurs (automobile, construction, travaux publics, agriculture, tourisme, produits pharmaceutiques, informatique, livre... ). Toutefois, la FIA demeure la destination de choix pour les opérateurs économiques qui veulent découvrir de près le marché algérien et ses opportunités.
Nécessité de partenariats face à la réduction des importations
Le stand de l'Inde, invité d'honneur de cette édition, comprend près de 80 entreprises désirant s'implanter en Algérie, notamment dans les domaines des équipements, des industries pharmaceutique et agro-alimentaire, du bâtiment et des pièces de rechange. «L’Algérie est un marché prometteur qui n'est pas suffisamment exploité par nos professionnels, en raison, notamment de la distance géographique entre les deux pays», confie à l'APS, le représentant de la fédération des Chambres indiennes du commerce et de l’industrie (Ficci), M. Saurav Mittal. Les sociétés présentes au stand de ce pays asiatique, dont la plupart participe pour la première fois à cette manifestation, «veulent rattraper ce retard en cherchant, dans un premier temps, des représentants commerciaux avant d’investir si les conditions le permettent», avance-t-il. Pour le représentant de l'organisme malaisien de développement du commerce extérieur (Matrade), Mohamad Haris Abdul Latiff, «face à la décision de réduire les importations par l'Algérie, les entreprises doivent trouver des partenariats permettant de pénétrer le marché algérien qui regorge d’opportunités d'affaires». «Il s'agit d'un défi, d’autant que l'Algérie constitue un nouveau marché pour les Malaisiens. Cette foire est une vraie occasion pour prendre contact avec les hommes d’affaires algériens», enchaîne le représentant de Matrade qui regroupe 280 entreprises malaisiennes. Contrairement à certains pays, à l'instar de la Chine, de la Turquie, de la France et de l'Italie, qui ont opté pour des stands spacieux dans lesquels ils exposent leur savoir-faire, particulièrement en matière d'équipements, la majorité des pays de l'Afrique subsaharienne ont pris des espaces réduits pour présenter leurs produits de l’artisanat. En dépit de leur situation sécuritaire et de leurs difficultés économiques, la Libye et la Syrie ont tenu à être présents à cette manifestation économique internationale, pour «transmettre un message d’espoir et de détermination à surpasser la crise», affirment unanimement les participants de ces deux pays. Alors que l'espace réservé aux entreprises étrangères à la FIA se réduit d'année en année, celui destiné aux entreprises nationales s'élargit de plus en plus, à la faveur de l'encouragement de la consommation du produit local. Plus de 640 entreprises algériennes sont présentes à la FIA à travers une superficie de 38.678 m2 dédiée principalement aux produits électroniques, électroménagers et agro-alimentaires. Les familles algériennes, qui font partie également des visiteurs, saisissent cette occasion pour découvrir les nouveautés sur le marché national, notamment à l'approche de Ramadhan, ou pour assister aux manifestations culturelles et prendre part aux activités ludiques organisées, lors de cette foire qui fait joindre, ainsi, l'utile à l'agréable.
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Une aubaine dans un contexte difficile
Les exposants ont constaté, en effet, une forte affluence. Les organisateurs expliquent cet engouement par l’attrait pour le pays invité, l’Inde, méconnu du public. Il y a ensuite le succès des animations et des journées thématiques, qui ont permis de maintenir un niveau de fréquentation appréciable. La participation de l’Inde à ce Salon de renommée internationale et de nombreux autres pays des quatre coins de la planète a permis de garantir l’authenticité et la diversité de l’offre culturelle et artisanale… L’Algérie a su, en dépit d’une conjoncture économique difficile, s’imposer et se positionner devant des pays plus industrialisés, grâce à un riche programme constitué de plusieurs pôles de promotion économique et touristique. Une aubaine considérable pour les entreprises de grande, moyenne et petite tailles. Les exposants apprécient unanimement l’événement, mais certains déplorent quelques manquements, notamment en ce qui concerne les commodités. Pour de nombreux participants, cette manifestation commerciale est une aubaine pour vendre des produits ou tout simplement se faire connaître. Des stands de grandes superficies sont réservés à l’ensemble des opérateurs économiques nationaux et internationaux intervenant dans différents secteurs. On y retrouve de grosses entreprises, banques et autres institutions. La Foire internationale d’Alger se voulait également, pour cette 48e édition, un cadre promoteur du tourisme, en dehors de sa première vocation qui reste la promotion des activités économiques et commerciales. Pour les jeunes opérateurs, c’est une véritable aubaine pour entrer sur le marché et d'introduire une dimension internationale dans leur formation et leur parcours. Cette manifestation est donc un moment opportun qui peut s'avérer important pour l’industrie. Aucun producteur ne saurait refuser une telle occasion pour réussir un beau coup de relations publiques, tout en explorant les voies permettant à l'avenir d'y ajouter la mobilité des idées. Pour le grand public et les professionnels, la visite des différents stands leur a permis de trouver toutes sortes de produits, ou tout simplement le meilleur que chaque entreprise a à offrir. À cette foire, on peut également remarquer, à part les stands de vente de produits, des espaces de rencontres et d’échanges culturels entre Algériens et participants étrangers. Ni le public présent ni les exposants n’ont voulu déserter les lieux, bien au contraire, la foule s’agrandit et le public s’amuse chaque jour jusqu’au coucher du soleil, tenu en haleine par les différentes prestations. On peut affirmer, sans aucun doute, que cet événement est une réussite totale, au point de vue organisationnel, parce que très bien agrémenté au cours de la journée, économique pour les affaires que les exposants ont pu réaliser, mais aussi et surtout culturel par la possibilité de montrer l’Algérie dans toute sa splendeur et par la diversité du public présent et une participation riche. En tout cas, les organisateurs voient en cette manifestation un cadre pour développer et booster les échanges commerciaux dans plusieurs domaines. En effet, nombre d’exposants sont venus nouer des contacts d’affaires. Une participation qui vise à permettre aux opérateurs des rencontres bilatérales, renforcer les relations économiques et commerciales avec l’Algérie, présenter les potentialités et atouts multisectoriels algériens, et mettre en exergue l'évolution que connaît le pays sur les plans économique et commercial. En fait, si pour toutes ces entreprises, leur participation s'insère dans l'optique de promouvoir les différents secteurs d'activité, pour l’Algérie, cette manifestation s'inscrit en droite ligne de la politique visant à promouvoir un véritable dynamisme économique et à contribuer aux efforts de développement. À vrai dire, la Foire internationale d'Alger, à laquelle prennent part plusieurs pays, est considérée comme l'une des plus importantes manifestations économiques et commerciales du Maghreb, voire de toute l’Afrique.
