Intégrer la jeunesse dans l’essor socio-économique
Quel rôle et quelle place pour la jeunesse dans le développement socio-économique ? C’est à cette question que tentent, depuis hier
Quel rôle et quelle place pour la jeunesse dans le développement socio-économique ? C’est à cette question que tentent, depuis hier, au Palais des Nations, de répondre les participants à la Conférence nationale économique et sociale de la jeunesse, à laquelle sont invités de nombreux acteurs intervenant dans différents circuits, avec cependant une faible représentation de l’élément central de l’équation, à savoir la jeunesse.
Une convergence surgit des interventions, qui recommandent de ne plus se contenter d’extirper les jeunes du fléau du chômage, souhaitant plutôt voir cette catégorie intégrer les sphères de production ! C’est ce que notera Abdelkader Khomri, dans son allocution d’ouverture, en suggérant une véritable connexion entre la jeunesse et le processus de développements socio-économique. Le ministre de la Jeunesse - un département désormais séparé de celui des sports-, a plaidé pour une consécration de «la jeunesse comme un choix stratégique de développement». En présence de certains membres de l’exécutif, le ministre de la Jeunesse a soutenu que «la démarche privilégiée fait de l’évaluation de la pertinence des instruments d’intervention déjà existants une obligation de méthode et de professionnalisme», ajoutant qu’elle «obéit à des exigences de modernité, de renouveau et d’innovation selon l’équation : développement humain-économie de marché- Etat social».
Le ministre de la Jeunesse notera que «cette approche liant la jeunesse au développement est l’aboutissement de nos expériences, de nos options politiques, de nos choix économiques et de notre modèle de développement. Elle est fondée sur la désormais thèse quasi doctrinale qui fait de la jeunesse, la principale richesse de l’Algérie et le plus important facteur de sa croissance et de son développement». Et après avoir discouru sur le rôle que doit jouer la jeunesse dans la réalisation d’un développement pérenne, le ministre a évoqué, à maintes reprises, l’après pétrole. «L’autre option stratégique est indubitablement la mise en valeur et l’exploitation du potentiel agricole du pays qui représente, à notre sens et dans le cadre de l’après pétrole, l’assurance de l’économie algérienne…», déclare le ministre. Ce dernier a défendu aussi «l’importance de la dynamique économique et le processus d’accumulation que peut générer le développement de l’agriculture ainsi que toutes les autres dynamiques qu’elle induit, notamment en termes de création de postes de travail intégrés au niveau des branches complémentaires telles que la distribution, le conditionnement, la transformation et l’exportation».
Présentant l’agriculture comme une priorité pour laquelle il faudrait mobiliser le potentiel jeunesse, Khomri désigne des conditions pour parvenir aux résultats escomptés. Il a cité, à ce titre, «une communication appropriée, en tant que processus intégré et non comme un exercice de style spontané, et à la condition également que les autres métiers implémentés par la fonction ‘’production’’ soient réellement appréhendés en tant que tels, c’est-à-dire en tant que métiers à part entière». Abdelmadjid Sidi Saïd a plaidé, dans son intervention, pour «une flexibilité au sein de l’Anem» quand cette agence est sollicitée pour accompagner les jeunes en quête de postes d’emploi. Ce à quoi répondra M. Mohammed Tahar Chalal, directeur général de l’Anem, en rappelant la mission de cet organisme. Ce dernier expliquera, à cet effet, que le rôle de l’Anem n’est plus ce qu’il était à son lancement. «Nous accomplissons désormais un travail de facilitateur et de prestataires», dans le marché du travail. M. Chalal dira, s’agissant de la question de l’emploi dans sa globalité, qu’il «était illusoire de croire résorber le chômage par les postes de la Fonction publique». Il relèvera même le paradoxe attestant l’existence de postes d’emploi pour lesquels il n’y a point de postulants. M. Zemali, directeur général de l’Ansej, déclare, pour sa part, que «l’approche économique est la meilleure pour créer de l’emploi». Les travaux de la conférence se poursuivront aujourd’hui jusqu’à formulation de recommandations.