Transferts d’eau

Atelier régional sur « les grands transferts d’eau en Méditerranée » : « Faire de l’Algérie une plateforme de dialogue et d’échanges »

La demande sans cesse croissante en eau, les problèmes générés par une variabilité du climat, la pénurie, nécessitent de développer des solutions pour une meilleure utilisation de la ressource hydrique qui est basée sur une approche équilibrée combinant les grands réservoirs à eau à ceux de plus petite taille, qui soit aussi fondée sur une sensibilisation permanente des consommateurs.

C’est d’autant plus indispensable que l’humanité est appelée en 2050, à dépasser les 9 milliards d’habitants. Au vu de ces considérations non exhaustives, la question de l’optimisation de l’eau est désormais une priorité cardinale. C’est dans cette optique et sous le haut patronage du ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib et l’institut méditerranéen de l’eau, ont organisé conjointement hier, à l’hôtel Aurassi, un atelier régional sur «les grands transferts d’eau en Méditerranée».  Cette rencontre est rehaussée par la participation de la présidente de l’IME, Mme Milagros Couchoud, le secrétaire général du comité international des grands barrages, M. Michel de Vivo, le président honoraire du conseil mondial de l’eau, M. Loïc Fauchon, ainsi que de nombreux experts, provenant des pays des rives de la Méditerranée. La rencontre a pour objectif de permettre de contribuer à alimenter un courant d’échanges et de partage des expériences, pour enrichir la réflexion et renforcer l’action concertée sur une problématique centrale concernant le processus des transferts de l’eau qui soit socialement tolérable, bien examiné, écologiquement acceptable, politiquement compatible, en un mot, réfléchir à ce que ces transferts soient durables équitables et surtout intelligents.

«Le secteur de l’eau au rang des grandes priorités nationales»
Le ministre des Ressources en eau, a dès son allocution d’ouverture des travaux, situé les enjeux et les défis auxquels sont confrontés les pays de la Méditerranée et particulièrement dans ce domaine.Devant les représentants d’institutions internationales, il a mis en exergue la particularité et l’intérêt crucial de cette rencontre qui constitue une opportunité idoine pour densifier et diversifier les relations entre les différents acteurs de l’eau de la région.«C’est une rencontre dédiée à la mise en place d’une plate-forme «Algérie» de dialogue et d’échanges dans le domaine de l’eau en Méditerranée», a-t-il déclaré, soulignant que la question de l’eau, par les enjeux qu’elle englobe interpelle la communauté méditerranéenne dans une conjoncture de demande d’eau en forte croissance et pour une consommation équitable entre tous les citoyens.

M. Necib a indiqué que notre pays a érigé le secteur stratégique de l’eau au rang de grandes priorités nationales. Cette politique est tracée et mise en application par le président de la république, M. Abdelaziz Bouteflika. Elle vise à lancer les grands chantiers de l’eau notamment les infrastructures de mobilisation et de transferts.Cette stratégie vise en premier lieu une croissance soutenue de la mobilisation des ressources en eau superficielles et souterraine et à élargir l’action aux eaux non conventionnelles à travers un vaste programme de dessalement d’eau de mer pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable des agglomérations et localités côtières et des régions intérieures.Ce faisant, le pays s’est résolument engagé avec la réalisation de grands systèmes hydrauliques fondée sur l’interconnexion des barrages, des champs de captage d’eau souterraine et la ramification des réseaux en aval vers les lieux de consommation.De surcroit, des efforts substantiels sont engagés pour développer l’infrastructure d’assainissement et d’épuration des eaux usées. Il a souligné que la gestion de l’eau réside aussi dans des gestes simples quotidiens de rationalisation de la consommation et dans la responsabilité des usagers quant à la préservation de cette ressource pour les générations futures.

L’expérience algérienne unanimement saluée
L’Algérie qui se trouve dans un espace géographique semi-aride, suscite l’intérêt et l’adhésion internationale à sa politique de l’hydraulique.Son défi, assurer la couverture sans cesse croissante en eau, les villes et les campagnes, l’industrie, l’agriculture et ce, à travers un large éventail d’actions actives de mobilisation des ressources en eau, axée notamment sur l’accroissement et la sécurisation des ressources en eau conventionnelles et non conventionnelles comme le dessalement de l’eau de mer, le traitement des eaux usées, fut salué par les conférenciers qui ont demandé à ce que l’Algérie fasse valoir cette expérience dans les forums internationaux, élever la voix pour susciter une émulation.Cette stratégie pour sécuriser l’AEP dans les villes et localités côtières, la réutilisation des eaux usées épurées, l’hydro solidarité inter wilayas, l’irrigation, le développement de la petite et moyenne hydraulique, les grands périmètres irrigués, la lutte contre la remontée de la nappe phréatique d’El Oued et Ouargla, sont un exemple de riposte en la matière.
Rappelons que de nombreux thèmes sont inscrits au programme de cette rencontre, liés essentiellement à la pertinence des grands transferts dans une stratégie durable d’aménagement du territoire et de leur gestion optimale.