La décongestion des ports appelle de nouveaux moyens logistiques
La modernisation du secteur portuaire à travers surtout la création de bases logistiques modernes, le développement de terminaux à conteneurs et la construction d'un nouveau port commercial devrait faciliter la décongestion des ports algériens face à l'augmentation constante du trafic, a-t-on estimé au ministère des Transports.
Construits pour la plupart au cours de la période coloniale pour assurer l'exportation tous azimuts vers l'ancienne métropole, les ports nationaux souffrent aujourd'hui de la faiblesse de chaînes logistiques, du manque de moyens de manutention, de stockage et de l'inadaptation de la profondeur des eaux (tirant d'eau).
S'il est admis que la base logistique «est au port ce que le poumon est à l'être humain», le secteur portuaire n'en accuse pas moins un «retard important» en matière de réalisation de ces espaces, a estimé dans un entretien à l'APS Abdelkrim Rezal, directeur d'études au ministère.
Selon des experts, les surcoûts directs des dysfonctionnements des ports algériens avoisinent les 3 milliards de dollars annuellement, soit le coût de réalisation d'un grand port commercial.
Les plateformes logistiques sont, en effet, indispensables pour effectuer notamment les opérations de traitement des marchandises, leur conditionnement, leur groupage et leur revente en l'état, a-t-il expliqué. Au sein de ces espaces portuaires modernes, générateurs d'emplois, devraient être implantés des sociétés de transport et de services, des banques ainsi que des hôtels, a-t-il ajouté.
Face à l'absence de ces infrastructures, les pouvoirs publics ont trouvé des solutions «provisoires et transitoires» à travers la création de ports secs pour décongestionner les ports, mais «ce n'est pas la vision qu'on veut donner à la logistique en Algérie», a fait remarquer M. Rezal.
«Nous avons élaboré un schéma directeur pour localiser les endroits idoines pour créer ces bases en tenant compte de plusieurs facteurs comme les gisements de production et les activités économiques industrielles et agricoles et en améliorant toute la connectivité portuaire aux réseaux ferroviaires et autoroutiers», a-t-il indiqué.
A titre d'exemple, les activités industrielles se concentrent à Rouiba (Alger) et à Bordj Bou Arréridj. Par ailleurs, la réalisation d'un nouveau port commercial dans la région Centre, dont les études préliminaires ont été finalisées, devrait contribuer à réduire la pression sur les autres ports de la région, notamment celui d'Alger.
Une étude sur «le trafic maritime à l'horizon 2025», initiée par le ministère des Transports, a déjà identifié trois sites potentiels pour la construction de cette nouvelle infrastructure à grand tirant d'eau pour l'accostage de navires de gros tonnage, a précisé M. Rezal.
Le ministère, qui œuvre à déterminer le déficit et les besoins en capacités portuaires, compte mener, dans une prochaine étape, une autre étude d'investigation plus poussée sur deux sites au choix, a-t-il ajouté.
Le nouveau port, qui sera réalisé sur un lieu ouvert avec la possibilité de faire des extensions des côtés terre et mer, sera doté de bases logistiques et d'espaces importants pour le traitement des conteneurs.
Source : http://www.letempsdz.com/
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