Les recommandations de Benamor
L’Algérie reste toujours tributaire des importations pour assurer sa sécurité alimentaire. Le constat est sans appel lorsque l’on sait que les céréales, entre blés, maïs et orge, qui en sont le symbole ont coûté au Trésor durant les onze premiers mois de l’année 2014 plus de 3,2 milliards de dollars de céréales.
Par rapport à la même période de l’année passée, on constate une hausse de 12,5 %. Pour le P.-DG du groupe agroalimentaire Benamor, également président de la Caci, la chambre de commerce et d’industrie algérienne, et spécialiste de la question, plusieurs facteurs doivent être « combinés et mis en oeuvre afin d’asseoir les conditions nécessaires à l’augmentation de la production nationale et à favoriser surtout son accroissement durable ».
Dans un entretien accordé au site d’information électronique, TSA, Mohamed Laid Benamor estime nécessaire « l’organisation et l’implication des intervenants et des acteurs concernés, en renforçant la concertation et la participation entre les opérateurs, comme le prévoit le dispositif de la loi d’orientation agricole de 2008 dont les termes ont été confirmés, affirmés et renforcés», a-t-il rappelé, dans le cadre du plan quinquennal 2015/2019 qui consacre une place de choix à l’augmentation des productions et des rendements.
« Des outils modernes de développement et d’amélioration des modèles de production, sont à instaurer, à travers en particulier l’utilisation ciblée des semences à haut rendement, avec un renforcement de la recherche participative qui requiert l’expérimentation par les agriculteurs, avant l’adoption par les instituts de recherche habilités, des variétés obtenues à encourager », a-t-il recommandé, préconisant également la « mécanisation » des matériels et outils d’intervention agricoles tant au niveau du suivi des cultures que lors des travaux de récolte.
« Ça permettrait d’assurer la conduite d’itinéraires techniques adéquats et de minimiser les pertes de production en céréaless ouvent constatées en quantités importantes », a assuré le P.-DG du groupe Benamor. Ce dernier n’oublie pas de mettre en valeur l’importance d’une main d’oeuvre « qualifiée et diversifiée » à travers la formation et la mise à niveau du personnel.
Le volet stockage des produits récoltés, par une amélioration soutenue et adaptée des capacités, permet aussi, a-t-il souligné, « de préserver quantitativement et qualitativement les productions et ce, par le biais de la prévention sanitaire et phytosanitaire »
Interrogé sur les raisons de cette augmentation frénétique des céréales en Algérie, le président de la Caci impute cette situation essentiellement au résultat de « l’adéquation des ressources aux besoins », chose qui a engendré le recours à ces importations et ce, compte tenu des « insuffisances » de production de la campagne précédente dont les quantités, notamment en blé tendre et en orge, ont été, selon lui, assez faibles.
« Nous n’avons pas observé un regain ou une hausse significative de la demande intérieure par rapport aux dernières années », a-t-il précisé, affirmant que cet ajustement des disponibilités aux besoins n’a rien d’extraordinaire mais qu’il s’inscrit dans des proportions déjà connues par le passé.
Quant à la prochaine campagne, Benamor estime qu’il est encore tôt de s’aventurer sur un pronostic du fait que le bilan pluviométrique ne peut pas encore être dressé. Du coup, son impact sur le déroulement et les résultats de la récolte céréalière ne peuvent être établis aujourd’hui. « L’évaluation de la pluviométrie doit être progressive et surtout réellement observée durant les mois à venir, mars et avril notamment, qui constituent la période cruciale et déterminante en matière de céréales. Pour le moment nous restons dans l’expectative, tout en rassurant nos agriculteurs qui doivent continuer l’application normative des étapes du cycle de production », a-t-il conclu.
